SUPERVISION

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Supervision : le nom me semble mal choisi en ce que ma manière de la pratiquer n’est pas de regarder de haut ou d’au-dessus mais bien de l’intérieur. En ce sens, un nom plus juste serait : intravision ou l’examen de la méthode d’un ou d’une psychothérapeute, vue de l’intérieur.

En effet, le travail à faire me semble être d’entrer dans la pratique d’un ou une praticienne, à l’aide de ses récits, et de la considérer de l’intérieur pour mieux en comprendre les particularités et être mieux à même de l’éclairer sur celles-ci mais aussi d’en signaler les défaillances et les points aveugles.

Trois aspects particuliers font l’objet de l’examen conjoint.

1. Les gestes essentiels de la psychothérapie, qu’ils soient rituels ou techniques, ainsi que les préoccupations et inquiétudes éthiques. Comme la supervision que je pratique s’adresse à des psychothérapeutes qui ont déjà une expérience de base (il me semble plus approprié pour des débutants de s’inscrire à un programme de formation où ils jouiront d’une instruction plus complète et de supervision appropriée), il s’agit le plus souvent de rappels ou de réflexions conjointes.
2. La compréhension de la pathologie ou de la symptomatique de leurs patients comme une émergence voire une création de la psyché, de la dimension dramatique et mythologique qui les sous-tend ou à laquelle elles renvoient, de l’approche, aussi bien stratégique que tactique qu’elles impliquent, et de la trajectoire individuelle dont elles annoncent les contours. Mon but est ici de susciter la curiosité du ou de la psychothérapeute au sujet de la pathologie et du patient, de leur histoire commune, ainsi que des échos de ceux-ci dans la culture et l’histoire culturelle de la société et de la psyché collective.
3. Le style individuel de la ou du psychothérapeute tel qu’il se manifeste dans ses perspectives, ses biais, ses interventions, ses préférences théoriques et méthodologiques et ses obsessions professionnelles. Ces aspects sont considérés aussi bien comme des réalités littérales que comme la « pathologie professionnelle » du ou de la psychothérapeute, pathologie avec laquelle il va à la rencontre de celles de ses patients, mais qui le distingue aussi et révèle les contours de sa propre trajectoire professionnelle et de son style personnel.

Des suggestions de lectures, aussi bien documentaires que de fiction, de visionnement d’œuvres artistiques (cinéma, théâtre, danse, arts plastiques) complètent la démarche.