PSYCHOTHÉRAPIE

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Quelques mots sur ce qu’est une psychothérapie

À l’origine d’une psychothérapie il y a un symptôme : un problème apparemment insoluble, une pathologie, un blocage voire un passage difficile.

Une psychothérapie, c’est la rencontre de deux personnes et d’un symptôme. Une des deux personnes, la patiente, demande à l’autre, la psychothérapeute, de l’aider à répondre à la question que constitue ce symptôme. Pour ce faire, il faut aller à la rencontre de ce symptôme, non pour l’éliminer, le normaliser, le réduire ou le rationnaliser, mais plutôt pour lui donner l’occasion et les conditions de dévoiler ce qu’il veut dire.

Une telle démarche implique de considérer le symptôme comme une création psychologique spontanée, qui prend une forme particulière et souvent caricaturale. Il est souvent difficile d’accorder au symptôme le respect (re-spectare : y regarder à deux fois) qu’il requiert pour se révéler pleinement, ne serait-ce que parce qu’il est ressenti comme honteux, handicapant, frustrant, et affolant ou terrorisant. Le travail initial est souvent d’apprendre à le connaître en le traversant (le sens étymologique du mot dia-gnostic), une tâche qui comporte plusieurs phases.

Un symptôme se présente la plupart du temps de manière dramatique, et ce drame est à ce point convaincant et poignant que nous en sommes bouleversés et très souvent affolés. Nous cherchons alors à nous extraire de son influence, en sortant du drame (banalisation) ou en éloignant le symptôme (refoulement, déni, rationalisation). Ces stratégies sont parfois efficaces à court terme mais tôt ou tard, surtout dans la mesure où il est porteur d’une nécessité psychologique, le symptôme réapparaît et, identique, similaire ou déguisé, il revient se présenter à nous.

Il nous faut alors trouver des moyens de sortir de l’affolement, ce qui peut ressembler à de la normalisation mais est en fait un premier pas dans l’approche du symptôme. La psychothérapeute apparaît alors comme une personne à laquelle le patient peut se plaindre du symptôme et de ses impacts négatifs dans sa vie, et être compris.

Une autre phase du travail peut alors prendre forme : celle d’apprendre à décrire ce symptôme et l’expérience qu’il génère en nous, pour arriver à lui reconnaître une autonomie, une présence et un visage, ainsi que ces qualités fondamentales, son objectivité, sa certitude et son autorité.

Cette phase du travail est souvent compliquée par notre identification au symptôme, qui est si bien installé dans notre vie que nous en sommes venus à nous identifier à lui (je suis anxieux, dépressif, obsessif-compulsif, etc.) et que nous n’arrivons pas à le considérer comme une réalité autonome qui demande notre attention et nos soins, mais n’exige pas nécessairement une adhésion aussi entière et littérale. Au fur et à mesure que nous le reconnaissons comme réalité autonome, nous nous dés-identifions du symptôme.

Les symptômes – comme toutes les images psychiques, il importe de le comprendre – ont besoin de nous, de notre attention, de notre considération, pour arriver à se préciser, se différencier et acquérir plus de netteté tout en déployant leur multiplicité de résonances dans notre vie intérieure et extérieure. Ce n’est que dans ce processus de dialogue qu’il peut véritablement révéler ce dont il est porteur et ainsi avoir un impact profond et durable dans notre vie.

Tout au long de cette phase, le psychothérapeute agit en premier lieu comme un témoin. Ses interventions sont fondées sur sa connaissance du processus, mais aussi sur sa sensibilité aux images présentes dans le symptôme et sur son respect de celui-ci. Elles visent à dissoudre la tendance à prendre le symptôme et les autres manifestations psychologiques d’une manière littérale, et à initier la patiente (nommée ainsi en raison de la patience que requiert la psychothérapie) à considérer les images avec le respect et l’attention qu’elles requièrent.

Outre le symptôme, les rêves constituent une source très importante sinon indispensable d’images et de contenus psychologiques. Les images que nous y trouvons, dans lesquelles nous évoluons, sont autant de lieux psychologiques déterminants et d’occasion d’être mis en présence de notre vie intérieure. Ils ouvrent souvent de nouvelles perspectives sur notre vie et parfois sur le symptôme lui-même. Il arrive aussi qu’ils commentent le processus psychothérapeutique, aidant à l’orienter. C’est par sa présence continue, sa mémoire du processus et sa sensibilité aux images que le psychothérapeute (étymologiquement : celui qui sert la psyché) participe au travail psychologique avec les rêves.

Outre sa présence régulière et active dans les séances, le patient peut aussi contribuer à la psychothérapie par un travail d’expression spontanée de son expérience intérieure (écriture, dessin, mouvement). Ceci lui permet d’accéder au monde des images qui l’habitent, d’y développer sa sensibilité et d’en mieux comprendre les particularités. Il arrivera aussi que la psychothérapeute lui propose des pistes de réflexion, des suggestions de phénomènes auxquels être attentif voire des exercices spécifiques d’imagination.

Ultimement, le but de la psychothérapie est de permettre la transformation du symptôme de quelque chose d’étranger, de dur, de solide, de littéral, à une expérience subjective nouvelle sur soi, une perspective inédite à partir de laquelle se considérer et considérer le monde et peut-être aussi une alliée dans le dans le travail de définition de soi, de sa trajectoire particulière de vie, ce qu’on pourrait appeler son style propre. En prime, la personne se trouve initiée à la fréquentation, avec une certaine aisance, d’une psyché où elle est une figure parmi d’autres, souvent marginale.