
Un article, signé Pauline Gravel et paru dans Le Devoir du 31 janvier 2021 a attiré mon attention.
Il y est question d’expériences visant à vérifier si les animaux autres que les primates, non seulement éprouvent des émotions, mais sont capables de reconnaître les émotions des autres et de manifester de l’empathie à leur endroit.
Dans une des expériences rapportées (malheureusement, l’auteur ne cite pas la source spécifique) menée auprès de deux rats élevés ensemble, on a remarqué que
lorsque l’un d’eux s’est retrouvé emprisonné dans une cage, l’autre est devenu très nerveux, a cherché de façon compulsive le moyen de libérer son compagnon et y a finalement réussi en soulevant une porte permettant au rat pris au piège de s’évader.
Le même protocole expérimental prévoyait une sorte d’étape contrôle lors de laquelle, dans les mêmes circonstances, on administrait au rat demeuré libre, un anxiolytique pour supprimer son anxiété. Alors, rapporte la journaliste, ce dernier est demeuré insensible à la situation inconfortable de son congénère et n’a par conséquent pas cherché à le libérer.
Cette expérience, lue à l’envers, ouvre une perspective intéressante quant à la nécessité psychologique de l’anxiété. Quand le rat est privé d’anxiété, il est aussi insensibilisé et semble-t-il empêché de pouvoir être empathique. Bien sûr, la sensibilité qu’accompagne (précède, génère?) l’anxiété n’est pas toujours facile à éprouver et peut parfois même devenir difficilement tolérable.
Avis est pourtant donné à tous ceux et celles qui ont pour but thérapeutique de faire disparaître, d’une manière ou d’une autre, l’anxiété.
Note : Le titre de cette entrée est un mot grec qui signifie serrer, étouffer, comme dans je te serre la gorge, ce que fait souvent l’anxiété. Au sens figuré, il signifie étouffer la conscience.